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Autobiographie d'un YOGI, par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji.
©1946, 490 pages

Autobiographie d'un YOGI, par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji, ©1946, 490 pages {pages 145 et 146}

Une Expérience en Conscience Cosmique

    Mon corps s'immobilisa, enraciné; le souffle fut attiré hors de mes poumons comme par un aimant géant. L'âme et l'esprit ont immédiatement perdu leurs limites physiques, et se sont écoulés par tous mes pores telle une lumière fluide et perçante. La chair était comme morte, toutefois dans l'intensité de ma conscience je savais que jamais auparavant je n'avais été pleinement vivant. Mon sens d'identité n'était plus confiné étroitement à un corps mais embrassait tous les atomes aux alentours. Les gens sur les rues éloignées semblaient traverser lentement au loin ma propre périphérie. Les racines des arbres et des plantes apparaissaient à travers la pâle transparence du sol; je discernais le courant interne de leur sève.

    Tout le voisinage se présentait nu devant moi. Ma vue ordinaire frontale était maintenant transformée en un vaste champ de vision périphérique, percevant tout simultanément. À travers l'arrière de ma tête, je voyais des hommes éloignés sur le chemin Rai Ghat, et j'ai remarqué une vache blanche qui s'approchait d'un pas lent. Quand elle a atteint l'emplacement en face de la grille de l'ashram, je l'ai observée avec mes deux yeux physiques. Pendant qu'elle passait derrière le mur de brique, j'ai continué à la voir clairement.

    Tous les objets à l'intérieur de mon regard panoramique trenblaient et vibraient comme des films en accéléré. Mon corps, celui du Maître, la cour avec ses piliers, les meubles et le plancher, les arbres et la lumière solaire, s'agitaient violemment à l'occasion, jusqu'à ce qu'ils se fondent tous en une mer luminescente; un peu comme les cristaux de sucre, se dissolvent lorsqu'on les jette dans un verre d'eau, après le avoir agités. La lumière unifiante alternait avec les matérialisations de formes, alors que les métamorphoses révèlaient la loi de cause à effet dans la création.

    Une joie océanique déferlait sur les berges calmes et illimitées de mon âme. J'ai réalisé que l'Esprit de Dieu est une félicité inépuisable; Son corps est fait d'innombrables tissus de lumière. Une gloire grandissante à l'intérieur de moi commençait à envelopper les villes, les continents, la terre, les systèmes solaires et stellaires, les nébuleuses ténues, et les univers flottants. Le cosmos tout entier, tendrement lumineux, comme une ville vue de loin la nuit, luisait faiblement au sein de l'infinitude de mon être. Les contours généraux nettement dessinés pâlissaient quelque peu aux limites les plus éloignées; je pouvais y discerner une douce radiance qui ne faiblit jamais. C'était d'une subtilité impossible à décrire; les images planétaires étaient faites d'une lumière plus grosière.
 
 

    La dispersion des rayons divins jaillissait d'une Source Éternelle, se déployant en galaxies, transfigurées par des auras ineffables. Je voyais encore et encore les faisceaux créatifs se condenser en des constellations, puis se transformer en des couches d'une flamme transparente. Par une réversion rythmique, des sextillions de mondes s'évanouissaient en un lustre diaphane; le feu devenait firmament.

    Je prenais connaissance du centre de l'empyrée comme étant un point de perception intuitive dans mon coeur. Une splendeur irradiante émergea à partir de mon noyau vers toutes les parties de la structure universelle. L'"amrita" de félicité, le nectar de l'immortalité, coulait en moi avec la fluidité du vif argent. J'ai entendu la voix créatrice de Dieu résonner en tant qua "Aum", la vibration du Moteur Cosmique.

    Le souffle revint soudainement dans mes poumons. J'ai réalisé avec un désappointement  presque insupportable que j'avais perdu mon immensité infinie. J'étais une fois de plus limité par la cage humiliante d'un corps qui n'accomode pas facilement l'Esprit. Comme un enfant prodigue, je m'étais enfui de ma maison macrocosmique et je m'étais emprisonné dans un microcosme étroit.

{ Page 147 -> extrait }

    « C'est l'Esprit de Dieu qui soutient toute forme et toute force dans l'univers; il est cependant transcendantal et distant dans le vide incréé de la félicité, au-delà des mondes des phénomènes vibratoires, »¹ expliquait le Maître. « Les saints qui réalisent leur divinité pendant qu'ils sont encore incarnés connaissent d'une manière semblable une double existence. Ils s'engagent consciencieusement dans un travail terrestre toutefois ils demeurent immergés dans la béatitude intérieure. Le Seigneur a créé tous les hommes [les humains] à partir de la joie illimitée de Son être. Même si elles sont douloureusement à l'étroit dans le corps, Dieu s'attend néanmoins à ce que les âmes faites à son image s'élèvent ultimement au-delà de l'identification aux sens et qu'elles se réunissent avec Lui. »
 
 

¹ -> « Car le Père ne juge personne, il a donné au Fils le jugement tout entier. » - Jean 5:22. « Nul n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui l'a fait connaître. » - Jean 1-18. « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les oeuvres que je fais; et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers le Père. » - Jean 14:12. « Mais le Consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » - Jean 14:26.

    Ces paroles bibliques se rapportent à la triple nature de Dieu en tant que Père, Fils et Esprit Saint  (Sat, Tat, Aum dans les écritures hindous). Dieu le Père est l'Absolu, le Nom Manifesté, qui existe au-delà de la création vibratoire. Dieu le Fils est la conscience du Crist (Brahma ou Kutastha chaitanya) [Christ Cosmique] qui existe à l'intérieur de la création vibratoire; cette Conscience Christique est le « Fils unique » ou seule réflexion de l'infini Incréé. Sa manifestation extérieure ou « témoin » est Aum  ou l'Esprit Saint, le pouvoir divin, créatif et invisible qui structure toute la création par la vibration. Aum, le Consolateur est entendu en méditation et révèle au dévot la Vérité ultime.

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La science du Kriya Yoga

Autobiographie d'un YOGI, par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji, ©1946, 490 pages {Extraits des pages 233 à 241}

    « LA SCIENCE  du Kriya Yoga,  mentionnée si souvent dans ces pages, s'est largement fait connaître en Inde grâce à l'intervention de Lahiri Mahasaya, le gourou de mon gourou. La racine sanskrite de Kriya  est kri,  faire, agir et réagir; la même racine se retrouve dans le mot karma, le principe naturel de cause à effet. Le Kriya Yoga est donc l'union (yoga) avec l'infini par une certaine action ou un certain rite. » Un yogi qui suit fidèlement sa technique est graduellement libéré du karma ou de la chaîne universelle de causalité.

    À cause de certaines injonctions yoguiques anciennes, je ne peux pas donner une explication complète du Kriya Yoga dans les pages d'un livre destiné au public en général. ... Ici une référence générale suffira.

    Le Kriya est une science ancienne. Lahiri Mahasaya l'a reçue de son gourou, Babaji [Maître Ascensionné], qui a redécouvert et qui a clarifié la technique après qu'elle eut été perdue au cours des Âge des Ténèbres.

    « LeKriya Yoga que je donne au monde par ton intermédiaire en ce 19e siècle, » disait Babaji à Lahiri Mahasaya, « est un renouveau de la même science que Krishna a donnée, il y a des millénaires, à Arjuna, et qui a plus tard été connue de Patanjali, et du Christ, de Saint-Jean, de Saint-Paul, et des autres disciples. »

    Krishna, le plus grand prophète de l'inde, se réfère au Kriya Yoga , dans un verset de la Bhagavad Gita: « Offrant le souffle inspiré dans le souffle expiré, et offrant le souffle expiré dans le souffle inspiré, le yogi les neutralise tous les deux; ainsi il libère du coeur la force de vie et l'amène sous son contrôle. » L'interprétation en est : « Le yogi arrête la dégénérescence du corps par un apport de force vitale, et arrête les mutations de croissance dans le corps par l'apan (le courant d'élimination). Neutralisant ainsi la dégénérescence et la croissance, en apaisant le coeur, le yogi apprend à contrôler la vie. »

    Krishna raconte également que c'était lui qui, dans une incarnation précédente, avait communiqué le yoga indestructible à Vivasvat, un ancien illuminé, qui l'a transmis à Manu, le grand législateur.{Dans la Bible de l'Inde, pages 33-37, Jacolliot reproduit textuellement des références parallèles afin de prouver que le Code romain de Justinien suit de très près les règles de Manu.} Celui-ci, à son tour, a instruit Ikshwaku, le père de la dynastie des guerriers solaires de l'Inde. Passant ainsi de l'un à l'autre, le yoga royal a été gardé par les rishis jusqu'à l'avènement des âges matérialistes. Alors, à cause du secret sacerdotal et de l'indifférence de l'homme, la connaissance sacrée est graduellement devenue inaccessible. {Le début des âges matérialistes, selon les évaluations scripturales hindoues, aurait eu lieu en 3102 avant J.C. C'était le commencement de l'âge Dwapara décroissant. Les érudits modernes, qui croient allègrement qu'il y a 10,000 ans tous les hommes étaient plongés dans un âge de pierre barbare, mettent de côté sommairement en tant que « mythes » toutes les annales et les traditions des civilisations très anciennes de l'Inde, de la Chine, de l'Égypte, et des autres contrées.}
 
 

    ... Patanjali parle de Dieu comme étant actuellement le Son Cosmique de Aum entendu en méditation. Aum est le verbe Créateur {« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu... Toutes choses ont été faites par lui... et sans lui, rien n'a été fait. »-Jean I:i-3. Aum (Om) des Védas est devenu le mot sacré Amin des musulmans, le Hum des tibétains, et le Amen des chrétiens...}, le son du Moteur Vibratoire...

    ... En retirant quotidiennement sa force vitale, il l'unit par l'union du yoga à la réjouissance (félicité éternelle) de la conscience christique. Dans cet heureux état, il était conscient d'être mort au monde sensoriel et illusoire de maya.

    Dans les étapes initiales du contact avec Dieu (sabikalpa samadhi) la conscience du dévot se fond avec l'Esprit Cosmique; sa force vitale se retire de son corps, qui semble « mort », ou immobile et rigide. Le yogi est pleinement conscient de l'état d'animation suspendue de son corps. Cependant, à mesure qu'il progresse vers des états spirituels plus élevés, il communie avec Dieu sans fixation corporelle, et pendant sa conscience d'éveil ordinaire, même au milieu des tâches mondaines astreignantes.

   « Le Kriya Yoga est un instrument par lequel l'évolution humaine peut être accélérée, » ....

    Le Kriya Yogi dirige mentalement son énergie vitale afin qu'elle circule de haut en bas et de bas en haut...

    ... Les écritures affirment que l'homme a besoin d'un million d'années d'évolution normale, sans maladie, afin de perfectionner suffisamment son cerveau humain pour exprimer la conscience cosmique.

    ... En 3 ans, un Kriya Yogi peut ainsi accomplir par un effort personnel intelligent le même résultat que la nature produit en un million d'années. Évidemment, le raccouci du Kriya ne peut être pris que par des yogis profondément avancés...

    ... Un yogi qui meurt avant d'atteindre la réalisation complète emporte avec lui le bon karma de ses efforts passés en Kriya; dans sa nouvelle vie il est propulsé harmonieusement vers son But Infini.
 
 
 

    De son gré, le yogi accomplit consciemment un procédé simple et naturel, non pas de façon inconsciente, ... Le Kriya Yogi utilise sa technique pour saturer et nourrir toutes ses cellules physiques de lumière inaltérable et pour les garder magnétisées...

    ... Par un tel renforcement de vie, le corps et les cellules cérébrales du yogi sont électrifiés par l'élixir spirituel. Il se soustrait ainsi à l'observation planifiée des lois naturelles,...

    En détachant la ficelle du souffle qui limite l'âme au corps, le Kriya sert à prolonger la vie  et à élargir la conscience jusqu'à l'infini....

    ... Maître de son corps et de son esprit, le Kriya Yogi remporte ultimement la victoire sur la mort, « le dernier ennemi ».

    "Ainsi vous devez donner la Mort en pâture, à ce qui se nourrit des hommes: Et une fois la Mort morte, il n'y aura alors plus de décès. {Shakespeare : Sonnet #146 -- [ou de son vrai nom: Francis Bacon, ascensionné en 1684]}

    La vie d'un Kriya Yogi avancé n'est pas influencée par les effets des actions passées, mais uniquement par les directives de l'âme.

    ... Pour l'homme ordinaire qui lui ne vit même pas en harmonie avec la nature, sans parler de son âme, mais qui à la place poursuit des complexités non-naturelles, en offensant dans son corps et ses pensées les douces rectitudes de la nature, cette périphérie numérique augmente. Pour que celui-ci se libère, deux fois un millions d'années sont rarement suffisant.

    Le Kriya Yoga est le véritable « rite du feu » qui est prôné souvent dans la Bhagavad Gita. Les feux purifiants [les Flammes Cosmiques de purifications, dont la Flamme Violette Purifiante et Illuminante, qui sert surtout à purifier le Karma des vie antérieures, et la Flamme Bleue; Flammes qui sont demandées à son JE SUIS intérieur, à son ÉTINCELLE DIVINE] du yoga amène l'illumination éternelle....

    Le yogi offre ses appétits humains labyrinthiens dans un feu de joie dédié au Dieu sans égal. Voilà en effet la véritable cérémonie yogique du feu, par laquelle tous les désirs présents et passés sont consumés par l'amour divin [La Flamme Violette étant une Flamme d'amour Divin et de Miséricordes]. La Flamme Ultime reçoit le sacrifice de toute la folie humaine et l'homme est purifié des souillures [ pensez à l'ivraie qui est jetée dans les flammes de la Géhenne pour être comsumée et détruite, vers la fin de l'expérience humaine, et du bon grain qui lui est engrangé et conservé!]. Avec ses os nettoyés de toute chair de désir, et son squelette karmique blanchi sous le soleil antiseptique de la sagesse, il est enfin propre et inoffensif devant l'homme et son Créateur.

[Voilà un exemple de ce que fait un Humain qui agit Supramentalement!]

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 Normal? Paranormal? -  Rampa et la Métaphysique
<font color=green>RÉSURECTION ET DESCRIPTION DES MONDES INVISIBLES [1/16]

Autobiographie d'un YOGI. par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji.
©1946, 490 pages {Extraits des pages 402 À  418}</font>

<font color=sapphire> </font>

<font color=blue><a href="http://www3.sympatico.ca/vision_globale/JFORTIER.html">Site de Jacques Fortier</a></font>
 

RÉSURECTION ET DESCRIPTION DES MONDES INVISIBLES [1/16]

Autobiographie d'un YOGI, par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji, ©1946, 490 pages {Extraits des pages 402 À  418}

    « Tout comme les prophètes qui sont envoyés sur la terre pour aider les hommes à écouler leur karma physique, j'ai été guidé par Dieu vers une planète astrale pour servir de sauveur, » expliquait Sri Yukteswar. « On l'appelle "Hiranyaloka" ou "Planète astrale illuminée". Là-bas, j'aide les êtres avancés à se débarrasser du karma astral et ainsi à se libérer des renaissances astrales. Les habitants d'Hiranyaloka sont hautement développés spirituellement; ils ont tous acquis dans leur dernière incarnation sur terre, le pouvoir donné par la méditation et quitter consciemment le corps physique à sa mort. Personne ne peut venir sur Hiranyaloka à moins d'avoir passé sur terre de l'état de "sabikalpa samadhi" à l'état plus élevé de "nirbikalpa samadhi".{En "sabikalpa samadhi" le dévot a progressé spirituellement jusqu'à un état d'union divine, mais ne peut maintenir sa conscience cosmique sauf dans l'état de transe immobile. En méditant continuellement, il atteint l'état supérieur de "nirbikalpa samadhi", dans lequel il peut se déplacer à son gré dans le monde et accomplir ses tâches extérieures sans aucune perte de réalisation divine.}

    « Les habitants de Hiranyaloka ont déjà traversé les sphères astrales ordinaires, où presque tous les êtres de la terre doivent aller après la mort; là ils ont épuisé plusieurs des graines de leurs actions passées dans les mondes astraux. Seuls des êtres avancés peuvent accomplir efficacement un travail rédempteur dans les mondes astraux. Alors, pour mieux libérer leurs âmes du cocon des traces karmiques logées dans leurs corps astraux, ces êtres supérieurs furent attirés par la loi cosmique pour renaître avec des corps astraux neufs sur Hiranyaloka, le soleil astral, ou paradis, où je suis ressucité pour les aider. Il y a aussi des êtres hautement évolués sur Hiranyaloka qui sont venus du monde supérieur plus subtil, le monde causal. »

    Mon esprit était maintenant si parfaitement synchronisé avec celui de mon gourou qu'il me transmettait ses images-mots en partie par la parole et en partie par transmission de pensée. Je recevais donc rapidement ses idées-tabloïdes.

    « Tu as lu dans les écritures, » poursuivait le Maître, « que Dieu a inséré l'âme humaine dans 3 corps successifs - le corps-idée, ou corps causal, le corps astral subtil, siège de la nature mentale et émotive de l'homme; et le corps physique grossier. Sur terre l'homme est équipé de ses sens physiques. Un être astral agit avec sa conscience et ses sentiments et avec un corps fait de vietrons {ou prana. Les atomes et les électrons sont des forces aveugles; le prana a une intelligence inhérente. Les vietrons praniques dans le spermatozoïde et dans l'ovule, par exemple, guident le développement embryonnaire selon un plan karmique.}. Un homme de corps causal demeure dans le domaine bienheureux des idées. Mon travail se situe avec ces êtres astraux qui se préparent à entrer dans le monde causal. »
 
 
 
 

    « Maître adorable, veuillez m'en dire plus sur le cosmos astral. »

    « Il y a plusieurs planètes astrales, fourmillantes d'êtres astraux, » commença ainsi le Maître. « Pour voyager d'une planète à une autre, les habitants utilisent des plans astraux, ou des masses de lumière, plus rapides que l'électricité ou que les énergies radioactives.

    « L'univers astral, fait de diverses vibrations subtiles de lumière et de couleur, est des centaines de fois plus grand que le cosmos matériel. Toute la création physique est suspendue comme un petit panier solide sous l'énorme ballon lumineux de la sphère astrale. Tout comme plusieurs soleils et étoiles physiques se balladent dans l'espace, il existe d'innombrables soleils et systèmes stellaires astraux. Leurs planètes ont des soleils et des lunes astrales, plus beaux que ceux du plan physique. Les luminaires astrales ressemblent à des aurores boréales - l'aurore astrale solaire étant plus brillant que l'aurore lunaire avec ses rayons plus doux. Les jours et les nuits astraux sont plus longs que ceux de la terre.

    « L'univers astral est infiniment beau, propre et ordonné. Il n'y a pas de planètes mortes ou de contrées désertes. Les imperfections terrestres - les mauvaises herbes, les bactéries, les insectes, les serpents - y sont absents. Contrairement aux climats et aux saisons variables de la terre, les planètes astrales maintiennent le climat constant d'un printemps éternel, avec occasionnellement de la neige blanche et lumineuse, et de la pluie de lumières multicolores. Les planètes astrales abondent en lacs opales, en mers éclatantes et en rivières d'arc-en-ciel.

    « L'univers astral ordinaire - non le paradis astral subtil de Hiranyaloka - est peuplé de millions d'êtres astraux qui sont arrivés de la terre plus ou moins récemment, et également de myriades de fées, de sirènes, de poissons, d'animaux, de lutins, de gnomes, de demi-dieux et d'esprits, qui demeurent tous sur des planètes différentes en fonction de leurs qualifications karmiques. Divers résidences sphériques ou régions vibratoires sont disponibles pour les bons et les mauvais esprits. Les bons peuvent voyager librement, mais les mauvais esprits sont confinés dans des zones limitées. Tout comme les êtres humains qui vivent à la surface de la terre, les vers dans le sol, les poissons dans l'eau, et les oiseaux dans les airs, les êtres astraux de catégories différentes sont assignés dans des quartiers vibratoires appropriés.

    « Pour les anges noirs déchus des autres mondes, les frictions et les guerres se font avec des bombes de vietrons ou de rayons vibratoires "mantriques". Ces êtres astraux habitent les régions remplies de ténèbres du cosmos astral inférieur, afin d'épuiser leur mauvais karma.
 
 
 
 

    « Dans les vastes domaines au-dessus de la sombre prison astrale, tout est brillant et merveilleux. Le cosmos astral est naturellement mieux harmonisé que la terre à la volonté divine et au plan de perfection. Tous les objets astraux sont d'abord manifestés par la volonté de Dieu, et en partie par l'appel de la volonté des êtres astraux. Ils possèdent le pouvoir de modifier ou d'améliorer la grâce et la forme de quoi que ce soit qui a déjà été créé par le Seigneur. Il a donné à ses enfants astraux la liberté et le privilège de changer ou d'améliorer le cosmos astral à volonté. Sur la terre, un solide doit être transformé en liquide ou en d'autres formes par des procédés naturels ou chimiques, mais les solides astraux sont changés en liquides astraux ou en gax, ou en énergie, uniquement et instantanément par la volonté des habitants.

    « La terre est noire de luttes et de meurtres en mer, sur terre et dans les airs, » poursuivait mon gourou, « Toutefois les domaines astraux jouissent heureusement d'harmonie et d'égalité. Les êtres astraux matérialisent et dématérialisent leur forme à volonté. Les fleurs, les poissons ou les animaux peuvent se métamorphoser en hommes astraux pour quelque temps. Tous les êtres astraux sont libres d'assumer n'importe quelle forme, et peuvent aisément communier ensemble. Aucune loi naturelle fixe ou définie ne les limite - par exemple on peut demander à n'importe quel arbre astral de produire une mangue astrale ou un autre fruit désiré, une fleur ou n'importe quel objet en fait. Certaines distinctions karmiques sont présentes, mais il n'y a pas de distinction dans le monde astral au sujet de la préférence des diverses formes. Tout vibre de la lumière créatrice de Dieu.

    « Personne ne nait de la femme; les êtres astraux matérialisent leur progéniture grâce à leur volonté cosmique en des formes astrales condensées spécialement conçues. Les êtres qui récemment se sont physiquement désincarnés arrivent dans une famille astrale sur invitation, attirés par des tendances mentales et spirituelles similaires.

    « Le corps astral n'est pas sujet à la chaleur et au froid, ou à d'autres conditions naturelles. L'anatomie comprend un cerveau astral, ou le lotus de lumière aux mille pétales, et six centres éveillés dans la "sushumna", ou l'axe cérébro-spinal. Le cœur pompe de l'énergie cosmique ainsi que de la lumière provenant du cerveau astral, et les dirige dans les nerfs et les cellules du corps astral, ou vietrons. Les êtres astraux peuvent altérer leur corps par la force vietronique ou par des vibrations mantriques".

    « Le corps astral est la contrepartie exacte de la dernière forme physique. Les êtres astraux conservent la même apparence qu'ils avaient durant la jeunesse lors de leur séjour précédent sur terre; à l'occasion, un être astral choisit, comme dans mon cas, de garder son apparence plus âgée. » Le Maître dont émanait l'essence même de la jeunesse riait joyeusement.
 
 
 

    « Contrairement au monde physique spatial à trois dimensions perçu seulement par les 5 sens, les sphères astrales sont visibles pour le 6e sens qui inclut tout -- l'intuition, » poursuivait Sri Yukteswar. « Par pur sentiment intuitif, tout être astral voit, entend, sent, goûte, et touche. Ils possèdent trois yeux, dont deux sont partiellement fermés. Le 3e et principal œil astral, placé verticalement sur le front, est ouvert. Les êtres astraux ont tous les organes extérieurs sensoriels -- oreilles, yeux, nez, langue, et peau -- toutefois ils utilisent le sens intuitif pour faire l'expérience des sensations dans n'importe quelle partie du corps; ils peuvent voir avec l'oreille, le nez, ou la peau. Ils sont capables de voir avec les yeux ou la langue, et peuvent goûter avec les oreilles ou la peau, etc. {Des exemples de tels pouvoirs existent même sur terre, comme dans le cas de Helen Keller, et d'autres êtres rares.}

    « Le corps physique de l'homme est exposé à d'innombrables dangers, et est facilement blessé ou mutilé; le corps astral éthérique peut occasionnellement se faire couper ou contusionner mais il est guéri sur le champ simplement par la volonté. »

    « Gouroudeva, est-ce que toutes les personnes astrales sont belles? »

    « Dans le monde astral on sait que la beauté est une qualité spirituelle, et non une structure extérieure, » répondit Sri Yukteswar. » Les êtres astraux attachent donc peu d'importance aux traits du visage. Ils ont toutefois le privilège de se costumer à volonté avec des corps nouveaux et colorés, matérialisés astralement. Tout comme les hommes du monde se parent de nouveaux attraits pour les galas, les êtres astraux trouvent des occasions pour s'attifer de formes spécialement conçues.

    « Les joyeuses festivités astrales sur les planètes astrales plus élevées comme Hiranyaloka ont lieu lorsqu'un être est libéré du monde astral suite à un progrès spirituel, et est donc prêt à entrer dans le monde causal. En de telles occasions, le Père Céleste Invisible, et les saints qui sont fusionnés en Lui, Se matérialisent en des corps de leurs propres choix et Se joignent aux célébrations astrales. Pour plaire à son bien-aimé dévot, le Seigneur prend n'importe quelle forme désirée. Si le dévot a voué un culte de dévotion, il voit Dieu sous la forme de la Mère Divine. Pour Jésus, l'aspect paternel de l'Infini était plus attrayant que toute autre conception. L'individualité dont le Créateur a doté chacune de ses créatures soumet la versalité du Seigneur à toute une gamme d'exigences concevables et inconcevables ! » Mon gourou et moi avons ri joyeusement ensemble.
 

    « Les amis d'autres vies se reconnaissent facilement dans le monde astral, » poursuivait Sri Yukteswar avec sa merveilleuse voix au son de flûte. « Se réjouissant de l'immortalité de l'amitié, ils réalisent le caractère indestructible de l'amour, dont on doute souvent au moment des tristes et illusoires séparations de la vie terrestre.

    « L'intuition des êtres astraux pénètre sous le voile et observe les activités humaines sur terre, toutefois l'homme ne peut pas voir le monde astral à moins que son 6e sens ne se soit quelque peu développé. Des milliers d'habitants sur terre ont momentanément aperçu un être astral ou un monde astral.

    « Les êtres avancés sur Hiranyaloka demeurent la plupart du temps éveillés en extase pendant la longue journée et la longue nuit astrale, aidant à résoudre les problèmes complextes du gouvernement cosmique et de la rédemption des fils prodigues, des âmes attachées à la terre. Lorsque les êtres d'Hiranyaloka dorment, ils ont des visions astrales occasionnelles qui ressemblent aux rêves. Leurs esprits sont habituellement absorbés dans l'état conscient de la plus haute félicité "du nirbikalpa".

    « Les habitants de toutes les parties des mondes astraux sont encore sujets aux souffrances mentales. Les esprits sensibles des êtres les plus élevés sur les planètes comme Hiranyaloka ressentent une vive douleur si une erreur de conduite ou de perception de la vérité est commise. Ces êtres avancés s'efforcent d'accorder chacun de leurs actes et chacune de leurs pensées à la perfection de la loi spirituelle.

    « La communication entre les habitants astraux se fait entièrement par télépathie et télévision astrale; il n'y a aucune confusion ni malentendu engendrés par des paroles écrites ou prononcées, comme doivent en endurer les résidents de la terre. Tout comme les gens qui sur un écran de cinéma semblent se mouvoir et agir grâce à une série d'images de lumière, mais qui en fait ne respirent pas, les êtres astraux marchent et travaillent comme des images de lumière guidées et coordonnées intelligemment, et ils n'ont pas besoin d'utiliser l'énergie de l'oxygène. L'homme dépend des solides, des liquides, des gaz, et de l'énergie pour sa survie; les êtres astraux se nourrissent principalement de lumière cosmique. »

    « Mon Maître, est-ce que les êtres astraux mangent quelque chose? » Je m'abreuvais de ses merveilleux éclaircissements avec toutes mes facultés sensibles -- esprit, cœur, âme. Les perceptions supraconscientes de la vérité sont réelles et inchangeantes en permanence, alors que les expériences et les impressions éphémères des sens ne sont vraies que temporairement ou relativement dans le meilleur des cas, et elles perdent sous peu toute leur clarté dans notre mémoire. Les paroles pénétrantes de mon gourou furent tellement bien imprimées sur le parchemin de mon être que je peux revivre clairement en tout temps l'expérience divine, en transférant mon esprit à l'état de supraconscience.
 
 
 
 

    « Les légumes lumineux comme des rayons abondent dans les sols astraux. » répondit-il. « Les êtres astraux consomment des légumes, et boivent du nectar qui coule des glorieuses fontaines de lumière ainsi que des ruisseaux et des rivières astraux. Tout comme les images invisibles de personnes sur la terre peuvent être tirées de l'éther et rendues visibles par l'appareil de télévision, images qui se perdront plus tard à nouveau dans l'espace, les ébauches astrales non-vues et crées par Dieu. des légumes et des plantes qui flottent dans l'éther prennent forme sur une planète astrale par la volonté de ses habitants. De la même manière, des jardins entiers de fleurs parfumées sont matérialisés à partir des folles fantaisies de ces êtres, pour retourner plus tard dans l'invisibilité éthérique. Bien que les résidents des planètes célestes comme Hiranyaloka sont presque exempts du besoin de manger, encore plus élevée est l'existence non-conditionnée des âmes presque complètement libérées dans le monde causal, qui ne mangent rien d'autre que la manne de la félicité.

    « L'être astral libéré de la terre rencontre une foule de parents, de pères, de mères, d'épouses, de maris, et d'amis, acquis durant diverses incarnations sur terre, alors qu'ils font leur apparition de temps à autre dans les diverses parties des domaines astraux. Il est ainsi embêté de savoir qui il doit aimer spécialement; il apprend ainsi à donner un amour divin et égal à tous, comme à des enfants et expressions individualisées de Dieu. Bien que l'apparence extérieure des êtres chers ait pu changer, un peu en fonction du développement des nouvelles qualités dans la dernière vie de toute âme en particulier, l'être astral utilise son intuition infaillible afin de reconnaître tous ceux qui autrefois lui étaient chers sur d'autres plans d'existence, et pour les accueillir dans leur nouvelle demeure astrale. Parce que chacun des atomes de la création est doté d'individualité {Les 8 qualités élémentales qui composent toute vie créée, de l'atome jusqu'é l'homme, sont la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther, le mouvement, le mental, et l'individualité. (Bhagavad Gita: VII:4.), un ami astral sera reconnu peu importe le costume qu'il porte, tout comme sur terre on peut découvrir l'identité d'un acteur si on observe de près en dépit de tout déguisement.
 
 
 
 

    « La durée de vie dans le monde astral est beaucoup plus longue que sur la terre. La durée de vie normale d'un être astral avancé se situe entre 500 et 1000 ans, selon les mesures du temps terrestre. Tout comme les arbres séquoias survivent des milliers d'années à la plupart des arbres, ou comme certains yogis qui vivent quelques centaines d'années alors que la plupart des hommes meurent avant l'âge de 60 ans, quelques êtres astraux vivent beaucoup plus longtemps que la durée habituelle de l'existence astrale. Les visiteurs du monde astral y demeurent pour une période plus ou moins longue conformément au poids de leur karma physique, qui les attire à nouveau sur terre à un temps défini.

    « L'être astral n'a pas à lutter douloureusement avec la mort au moment d'abandonner son corps lumineux. Plusieurs de ces êtres se sentent néanmoins nerveux à la pensée de rejeter leur forme astrale pour prendre la forme causale plus subtile. Le monde astral est exempt de la mort, de la maladie, et de la vieillesse. Ces 3 terreurs appartiennent au sort de la terre, où l'homme a laissé sa conscience s'identifier presque totalement à un corps physique fragile qui, juste pour exister, a un besoin constant du support de l'air, de la nourriture, et du sommeil.

    « La mort physique est accompagnée de la disparition du souffle et de la désintégration des cellules de la chair. La mort astrale consiste en la dispersion des vietrons [prana solaire],  ces unités manifestes d'énergie qui constituent la vie des êtres astraux. Au décès du corps physique, l'être perd sa conscience de la chair et devient conscient de son corps subtil dans le monde astral. Faisant l'expérience de la mort astrale lorsque le temps est venu, un être passe ainsi de la conscience de la mort et de la naissance astrale à celle de la mort et de la naissance physique. Ces cycles répétés d'expressions astrales et physiques constituent le destin inévitable de tous les êtres non-illuminés. Les définitions scripturales du ciel et de l'enfer éveillent quelquefois en l'homme des souvenirs issus de source plus profonde que le subconscient, qui lui rappellent sa longue suite d'expériences dans le monde joyeux de l'astral et le monde terrestre décevant. »

    « Maître bien-aimé, » ai-je demandé, « Décrivez-nous, s'il vous plait, avec plus de détails la différence entre renaître sur la terre et renaître dans les sphères astrales et causales? »

    « L'homme en tant qu'âme individualisée est essentiellement d'origine causale, » expliquait mon gourou. « Ce corps causal est une matrice des 35 idées requises par Dieu comme idées-forces causales ou de base à partir desquelles il a plus tard formé le corps astral subtil composé de 19 éléments et le corps physique grossier de 16 éléments.
 
 
 
 
 

   « Les 19 éléments du corps astral sont mentaux, émotionnels et vietroniques. les 19 composants sont l'intelligence; l'égo; le sentiment; le mental (la conscience des sens); les 5 instrument de connaissance, les contreparties subtiles des sens de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du goût, et du toucher; les 5 instruments d'action, l'équivalent mental des capacités de procréer, d'excréter, de parler, de marcher, et d'exercer une habileté manuelle; et les 5 instruments de la force de vie, ceux qui ont la charge d'accomplir les fonctions corporelles de cristallisation, d'assimilation, d'élimination, de métabolisme, et de circulation. Le corps astral subtil composé de 19 éléments survit à la mort du corps physique, qui lui est fait de 16 éléments grossiers métalliques et non-métalliques.

    « Dieu a concocté en Lui-même différentes idées et les a projetées sous forme de rêves. la Dame du Rêve Cosmique a donc émergé, décorée de ses ornements colossaux et sans fin du monde relatif.

    « Dans les 35 catégories des pensées du corps causal, Dieu a élaboré toute la complexité des 19 contreparties astrales et des 16 contreparties physiques de l'homme. Par la condensation des forces vibratoires, d'abord subtiles, puis grossières, Il a produit le corps astral de l'homme et finallement sa forme physique. Selon la loi de la relativité, par laquelle la Simplicité Première est devenue une multiplicité déconcertante, le cosmos causal et le corps causal sont différents du cosmos astral et du corps astral; de la même façon, le cosmos physique et le corps physique diffèrent d'une manière caractéristique des autres formes de créations.

    Le corps de chair est fait de rêves arrêtés et objectivés du créateur. Les dualités sont partout présentes sur terre: la maladie et la santé, la douleur et le plaisir, la perte et le gain. Les êtres humains se heurtent aux limitations et à la résistance de la matière tri-dimensionnelle. Quand le désir de vivre de l'homme est sérieusement ébranlé par la maladie ou par d'autres causes, la mort survient; le lourd pardessus de la chair est abandonné temporairement. L'âme demeure toutefois encastrée dans les corps astral et causal. {Un corps signifie toute enveloppe de l'âme, qu'elle soit grossière ou subtile. Les 3 corps sont des cages pour l'Oiseau du Paradis.} La force adhésive qui retient les 3 corps ensemble est le désir. Le pouvoir des désirs non-épanouis est la source de l'esclavage de l'homme.
 
 
 

    « Les désirs physiques sont enracinés dans l'égotisme et le plaisir des sens. L'attrait invétéré ou la tentation de l'expérience sensorielle est plus puissante que la force du désir des attachements astraux ou des perceptions causales.

    Les désirs astraux sont centrés autour d'un plaisir de nature vibratoire. Les êtres astraux jouissent de la musique éthérique des sphères inépuisables de lumière. Les êtres astraux sentent, goûtent, et touchent également la lumière. Les désirs astraux sont donc reliés au pouvoir de l'être astral de précipiter tous les objets et les expériences en des formes de lumière ou en des rêves ou des pensées condensées.

    « Les désirs causals sont exaucés par la perception seulement. Les êtres presque libres qui n'ont qu'un corps causal voient tout l'univers comme des réalisations des rêves-idées de Dieu; ils peuvent matérialiser tout et n'importe quoi simplement par la pensée. Les êtres causals considèrent donc le plasir des sensations physiques ou des délices astraux comme grossier et suffocant pour la fine sensibilité de l'âme. Les êtres causals se défont de leurs désirs en les matérialisant instantanément. Ceux qui se retrouvent couverts seulement du voile du corps causal peuvent tout comme le Créateur amener des univers à se manifester. Parce que la création est faite de la toile du rêve cosmique, l'âme légèrement revêtue du corps causal a réalisé un pouvoir très vaste.

    « On ne peut distinguer une âme, qui par nature est invisible, que par la présence de son ou de ses corps. La seule présence d'un corps signifie que son existence a été rendue possible par des désirs insatisfaits.

    « Aussi longtemps que l'âme de l'homme est enveloppée dans un, 2, ou 3 corps-contenants, scellés fermement par le couvercle de l'ignorance et des désirs, il ne peut se fondre dans l'océan de l'esprit. Quand le réceptacle physique grossier est détruit par le manteau de la mort, des 2 autres couvertures  -- l'astrale et la causale -- demeurent encore pour empêcher l'âme de rejoindre consciemment la Vie Omniprésente. Lorsque par la sagesse, l'état sans désir est atteint, son pouvoir émerge, enfin libre; elle ne fait qu'une avec l'Amplitude Incommensurable. »
 
 
 
 

    J'ai demandé à mon divin gourou de faire plus de lumière sur le monde causal élevé et mystérieux.

    « Le monde causal est si subtil qu'on ne peut le décrire, » répondit-il. « Pour arriver à le comprendre, il faudrait que quelqu'un possède de tels pouvoirs de concentration qu'il puisse fermer les yeux et visualiser le cosmos astral et le cosmos physique dans toute leur étendue -- le ballon lumineux avec le panier solide -- comme n'existant seulement que sous forme d'idées. Si par cette concentration surhumaine quelqu'un réussissait à convertir ou à résoudre les deux cosmos et toutes leurs complexités à des idées seulement, il atteindrait alors le monde causal et se trouverait à la frontière de la fusion entre l'esprit et la matière. De là on perçoit toutes les choses créées -- les solides, les liquides, les gaz, l'électricité, l'énergie, les êtres, les dieux, les hommes, les animaux, les plantes, les bactéries -- en tant que formes de la conscience, tout comme un homme peut fermer les yeux et réaliser qu'il existe, même si son corps est invisible à ses yeux physiques et s'il n'est présent qu'en tant qu'idée.

    « Tout ce qu'un être humain peut accomplir par l'imagination, un être causal peut l'accomplir pour de vrai. L'intelligence humaine la plus colossale est capable, en pensées seulement, d'aller par l'imagination d'un extrême à l'autre, de passer mentalement de planète en planète, de dégringoler éternellement dans un gouffre sans fin, de vrombir comme une fusée sous la voûte des galaxies, ou de scintiller comme un projecteur à travers la voie lactée et les espaces étoilés. Toutefois les êtres dans le monde causal ont une liberté bien plus grande, et ils peuvent sans effort manifester leurs pensées et les concrétiser instantanément, sans aucune obstruction matérielle ou astrale et sans limitation karmique.

    « Les êtres causals réalisent qu'au départ le cosmos physique n'est pas fait d'électrons, pas plus que le cosmos astral n'est à la base composé de vietrons -- les deux sont en réalité créés des plus minuscules parcelles de la Pensée Divine, hachée et divisée par maya, la loi de relativité qui intervient pour séparer en apparence le Noumène de Son phénomène.

    « Dans le monde causal, les âmes se reconnaissent entre elles comme des points individualisés de l'Esprit de joie; leurs choses-pensées sont les seuls objets qui les entourent. Les êtres causals voient que les différences entre leurs corps et leurs pensées ne sont que des idées. Tout comme un homme qui ferme les yeux peut visualiser une lumière blanche aveuglante ou une brume bleu pâle, les êtres astraux[causaux?] par la seule pensée sont capable de voir, d'entendre, de sentir, de goûter, et de toucher; ils créent et dissolvent toute chose possible, par le pouvoir du mental cosmique.
 
 
 
 

    « Tous deux, mort et renaissance, existent en pensée dans le monde causal. Les êtres aux corps causals ne se régalent que de l'ambroisie de la connaissance éternellement nouvelle. Ils boivent aux sources de paix, se balladent sur les sols vierges des perceptions, se bagnent dans l'océan illimité de la félicité. Voilà! Regardez leurs corps-pensées traverser des trillons de planètes créées par l'Esprit, des bulles fraîches d'univers, des étoiles de sagesse, des rêves spectraux de nébuleuses dorées, tout cela sur le fond bleu ciel de l'Infinitude!

    « Plusieurs êtres demeurent des milliers d'années dans le cosmos causal. Par des extases de plus en plus profondes, l'âme libérée se retire du petit corps causal et revêt l'immensité du cosmos causal. Tous les remous isolés des idées, les vagues spécifiques de puissance, d'amour, de volonté, de joie, de paix, d'intuition, de calme, de contrôle de soi, et de concentration fusionnent dans la Mer toujours joyeuse de la Félicité. l'âme n'a plus besoin de ressentir sa joie comme étant une vague de conscience individualisée, car elle s'est fondue dans l'Océan Cosmique Unique, avec toutes ses vagues de rires éternels, de frissons, et de pulsations de plaisir.

    « Quand une âme est sortie du cocon des 3 corps, elle échappe à jamais à la loi de la relativité et devient l'ineffable Existence-Éternelle.{« Celui qui a vaincu, j'en ferai un pilier dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais [e.i. ne se réincarnera jamais)... J'accorderai à celui qui a vaincu le privilège de s'asseoir avec moi sur le trône, comme moi-même j'ai vaincu, et je suis au côté de mon Père sur son trône.» - Révélation 3:12, 21.} Voyez le papillon de l'Omniprésence, ses ailes gravées d'étoiles, de lunes et de soleils! L'âme qui s'est fondue à l'Esprit demeure seule dans la région de la lumière sans lumière, de l'obscurité sans ténèbres, de la pemsée sans pensée, intoxiquée par son extase de la joie du rêve de la création cosmique de Dieu. »

    « Une âme libre! » m'exclamai-je, émerveillé.

    Losqu'une âme sort finalement des 3 bocaux des illusions corporelles, » poursuivait le Maître, « elle devient un avec l'Infini sans aucune perte d'individualité. Le Christ avait gagné cette liberté finale avant même d'être né en tant que Jésus. Durant les 3 étapes de son passé, symbolisées dans sa vie sur terre par les 3 jours de son expérience de la mort et de la résurrection, il a atteint le pouvoir de pleinement s'éveiller dans l'Esprit.
 
 
 
 
 

    « L'homme non-développé doit subir d'innombrables incarnations terrestres, astrales et causales pour pouvoir émerger de ses 3 corps. Un maître qui réalise cette liberté finale peut choisir et retourner sur terre comme prophète pour ramener à Dieu les autres êtres humains, ou comme moi il peut choisir de demeurer dans le cosmos astral. Là un sauveur prend sur lui un peu du fardeau du karma de ses habitants et les aide ainsi à terminer leur cycle de réincarnation dans le cosmos astral et à se rendre en permanence dans les sphères causales. Ou encore, une âme libérée peut entrer dans le monde causal pour y aider les êtres à raccourcir la durée du séjour dans leur corps causal et ainsi atteindre la Liberté Absolue. »

    « Vous le Ressuscité, parlez-moi davantage du karma qui force les âmes à retourner dans les 3 mondes. » La pensée m'est venue que je pouvais écouter éternellement mon Maître Omniscient. Je n'avais jamais été capable pendant sa vie terrestre d'assimiler en une seule fois autant de sa sagesse. Aujourd'hui pour la première fois je recevais un aperçu clair et défini des espaces énigmatiques de l'échiquier de la vie et de la mort.

    « Le karma physique ou le désir de l'homme doit être complètement écoulé avant qu'il ne puisse demeurer en permanence dans les mondes astraux, » clarifiait mon gourou de sa voix excitante. « Deux sortes d'êtres vivent dans les sphères astrales. Après la mort physique, ceux qui ont encore du karma terrestre à écouler et qui doivent à cette fin réintégrer un corps physique grossier de manière à acquitter leurs dettes karmiques, pourraient être classés comme des visiteurs temporaires du monde astral plutôt que comme des résidents permanents.

    « Il n'est pas permis aux êtres qui ont encore un karma terrestre non-racheté d'aller dans la haute sphère causale des idées cosmiques après la mort astrale, ils doivent donc faire la navette entre le monde physique et le monde astral, étant successivement conscients de leur corps composé de 16 éléments grossiers, et de leur corps astral de 19 éléments subtils. Après chaque perte de son corps physique, un être non-développé de la terre demeure toutefois en grande partie dans la stupeur profonde du sommeil de la mort et n'est presque pas conscient de la merveilleuse sphère astrale. Après le repos astral, un tel homme retourne sur le plan matériel pour apprendre d'autres leçons, et il s'habitue progressivement, après des voyages répétés, à la texture subtile des mondes astraux.
 
 
 
 

    « Les résidents normaux ou établis depuis longtemps dans l'univers astral, d'autre part, sont ceux qui n'ont plus besoin de retourner vers les vibrations grossières de la terre, étant libérés à jamais des désirs matériels. De tels êtres n'ont plus qu'un karma astral et causal à écouler. Au décès astral, ces êtres passent dans le monde causal infiniment plus fin et délicat. Abandonnant la forme-pensée du corps causal après une certaine durée de vie, déterminée par la loi cosmique, ces êtres avancés retournent alors à l'Hiranyaloka ou sur une planète astrale supérieure similaire, se réincarnant dans un nouveau corps astral pour épuiser leur karma astral non acquitté.

    « Mon fils, tu dois maintenant mieux comprendre que je suis ressuscité par décret divin, » poursuivait Sri Yukteswar, « en tant que sauveur des êtres astraux réincarnés qui reviennent des sphères causales, en particulier, plutôt que des êtres astraux qui arrivent de la terre. Ceux de la terre, s'ils gardent encore des vestiges de leur karma matériel, ne s'élèvent pas vers des planètes astrales très élevées comme Hiranyaloka.

    Comme la plupart des gens de la terre qui n'ont pas appris par la vision acquise en méditation à apprécier les joies supérieures et les avantages de la vie astrale et qui désirent ainsi après la mort retourner aux plaisirs imparfaits et limités de la terre, plusieurs êtres astraux, lors de la désintégration normale de leur corps astral ne réussissent pas à imaginer l'état avancé de joie spirituelle du monde causal et, contemplant les pensées du bonheur astral plus voyant et plus grossier, désirent revoir le paradis astral. De tels êtres doivent s'acquitter d'un lourd karma astral pour pouvoir, après le décès astral, résider en permanence dans le monde-pensée causal, si peu séparé du Créateur.

    « Un être ne demeure dans le monde causal que lorsqu'il n'a plus d'autres désirs pour les expériences du cosmos astral si plaisant pour les yeux et qu'il n'est plus tenté d'y retourner. L'âme confinée finit d'épuiser dans le monde causal tout le karma causal ou les germes des désirs passés, puis elle perce le dernier des 3 couvercles d'ignorance, émergeant du dernier bocal du corps causal, pour se mêler à l'Éternel.

    « Comprends-tu maintenant? » Le maître souriait avec tant de charme!

    « Oui, grâce à votre bonté. Je suis muet de joie et de reconnaissance. »

    Je  n'ai jamais reçu une connaissance aussi inspirante que ce soit par des textes ou des écrits. Bien que les écritures hindoues réfèrent aux mondes astraux et causals et aux 3 corps de l'homme, comme ces pages sont bien éloignées et bien insignifiantes comparées à la chaude authenticité de mon Maître ressuscité! Il n'existent pas en effet pour lui de pays inconnu des frontières duquel aucun voyageur ne retourne!
 
 
 
 

    « L'interpénétration des 3 corps de l'homme s'exprime de bien des façons dans sa triple nature, » poursuivait mon grand gourou. « Dans son état d'éveil sur terre un être humain est plus ou moins conscient de ses 3 véhicules. Quand il a une intention sensuelle de goûter, de sentir, de toucher, d'écouter, ou de voir, il travaille principalement avec son corps physique. En visualisant ou en exerçant sa volonté, il travail surtout avec son corps astral. Son médium causal s'exprime quand l'homme réfléchit ou qu'il plonge profondément dans la méditation ou l'introspection; les pensées cosmiques de génie viennent habituellement à l'homme qui a l'habitude de contacter son corps causal. Sous cet angle, l'homme pourrait être généralement classé comme "l'homme matériel," "l'homme énergétique" ou "l'homme intellectuel."

    « Un homme s'identifie environ 16 heures par jour à son véhicule physique. Puis il dort; s'il rêve, il demeure dans son corps astral, créant sans effort n'importe quel objet, tout comme le font les êtres astraux. Si le sommeil de l'homme est profond et sans rêve, il est capable durant plusieurs heures de transférer sa conscience ou son sens du "je" au corps causal; un tel sommeil est revivifiant. Un rêveur contacte son corps astral et non son corps causal; son sommeil n'est pas complètement rafraîchissant. »

    J'avais observé Sri Yukteswar avec affection pendant qu'il faisait sa merveilleuse présentation.

    « Gourou angélique, » dis-je, « votre corps semble exactement comme il était la dernière fois que j'ai pleuré sur lui à l'ashram de Puri.

    « Ah oui, mon nouveau corps est une copie parfaite de l'ancien. Je matérialise ou dématérialise cette forme à volonté, beaucoup plus souvent que je ne le faisais sur la terre. Par la dématérialisation rapide, je voyage maintenant instantanément sur l'express-lumière de planète en planète ou, évidemment, du cosmos astral au causal, ou jusqu'au cosmos physique. » Mon gourou divin se mit à sourire. « Bien que tu te déplace bien rapidement ces jours-ci, je n'ai pas eu de problème à te trouver à Bombay! »

    « O Maître, je souffrais si profondément de votre décès! »

    « Ah, en quoi suis-je mort? N'y a t'il pas une contradiction? » Les yeux de Sri Yukteswar brillaient d'amour et d'amusement.

    « Tu ne faisais que rêver sur terre; sur cette terre tu as vu mon corps de rêve, » poursuivait-il. « Tu as plus tard enterré cette image de rêve. Maintenant mon corps de chair plus subtil - que tu peux regarder et que tu embrasses maintenant même de si près! - est ressuscité sur une des autres planètes de rêve plus subtiles de Dieu. Un jour ce corps de rêve et cette planète de rêve plus subtile vont disparaître; ceux-ci également ne sont pas là pour toujours. Toutes les bulles de rêve doivent en fin de compte éclater au toucher du réveil final. Fais la différence, mon fils Yogananda, entre les rêves et la Réalité! »
 
 
 
 
 

    Cette idée de résurrection védantique {La vie et la mort en tant que concept relatif seulement. Le Védanta souligne que Dieu est la seule Réalité; toute création ou existence séparée est maya ou illusion.}m'émerveilla. J'avais honte de m'être apitoyé sur le Maître lorsque j'ai vu son corps sans vie à Puri. J'ai compris enfin que mon gourou a toujours été éveillé en Dieu, percevant sa propre vie et son décès sur terre, et sa présente résurrection, comme rien de plus que des relativités des idées divines dans le rêve cosmique.

    « Je t'ai maintenant dit, Yogananda, les vérités de ma vie, de ma mort et de ma résurrection. Ne pleure pas pour moi; diffuse plutôt partout l'histoire de ma résurrection de la terre des hommes rêvée par Dieu, vers une autre planète rêvée par Dieu où les âmes sont vêtues astralement! Un nouvel espoir sera infusé dans les coeurs des rêveurs du monde, accablés de misère et effrayés devant la mort. »

    « Oui, Maître! » Combien voulai-je partager avec les autres ma joie qu'il soit réssuscité!

    « Sur la terre, mes exigences étaient inconfortablement élevées, inappropriées à la nature de la plupart des hommes. Je t'ai souvent réprimandé plus que je ne l'aurais dû. Tu as passé mon test avec succès; ton amour a brillé à travers les nuages de toutes les réprimandes. » Il ajouta tendrement, « je suis également venu aujourd'hui pour te dire: je n'afficherai plus jamais un regard de censure. Je ne te réprimanderai plus jamais. »

    Comme les reproches de mon grand gourou m'avait manqué! Chacun d'eux avait été un ange-gardien protecteur.

    « Maître le plus cher! Faites-moi un million de reproches --  allez-y, grondez-moi maintenant! »

    « Je ne te réprimanderai plus. » Sa voix divine était grave, avec toutefois un courant souterrain de rire. « Toi et moi, nous sourirons ensemble, aussi longtemps que nos deux formes apparaîtront différentes dans le rêve-maya de Dieu. Nous nous fonderons finalement en un dans le Bien-Aimé Cosmique; nos sourires seront Son sourire, notre chant de joie unifiée vibrera pendant toute l'éternité afin d'être transmis aux âmes à l'écoute de Dieu! »
 
 
 

    Sri Yukteswar m'a éclairé sur certains sujets que je ne peux pas révéler ici. Pendant les deux heures qu'il a passées avec moi dans la chambre d'hôtel à Bombay, il a répondu à toutes mes questions. Plusieurs prophéties mondiales qu'il a prononcées en ce jour de juin 1936 se sont déjà réalisées.

    « Je te quitte maintenant, ami chéri! » À ces mots j'ai senti le Maître se dissoudre dans mes bras qui l'entouraient.

    « Mon enfant, » sa voix résonnait dans le firmament même de mon âme, « à chaque fois que tu entreras en état de nirbikalpa samadhi et que tu m'appelleras, je viendrai vers toi en chair et en os, comme aujourd'hui. »

    À cette promesse céleste Sri Yukteswar a disparu de ma vue. Une voix d'un nuage répétait dans un tonnerre musical: « Dis-le à tous! Quiconque sait par la réalisation du nirbikalpa que notre terre est un rêve de Dieu, celui-là peut venir sur la planète-création de rêve plus subtile d'Hiranyaloka et m'y trouver, ressuscité dans un corps exactement comme mon corps terrestre, Yogananda, dis-le à tous! »

    La douleur de la séparation s'était envolée. L'apitoiement et la souffrance de son décès, qui avaient longtemps dérobé ma paix, s'enfuyaient maintenant honteusement. La félicité coulait telle une fontaine à travers les pores nouvellement ouverts et innombrables de mon âme. Bouchés autrefois par désuétude et maintenant purifiés, ils s'ouvraient au courant de l'extase. Des pensées subconscientes et des émotions de mes incarnations passées projetèrent leurs teintes karmiques, magnifiquement remplacées par la vitesse divine de Sri Yukteswar.

    Dans ce chapitre de mon autobiographie, j'ai obéi à la requête de mon gourou et répandu l'heureuse nouvelle, bien qu'elle déconcerte une fois de plus une génération sans curiosité. L'homme sait bien se vautrer par terre; le désespoir lui est rarement étranger; cependant ceux-ci sont des perversités et ne font pas partie du lot véritable de l'homme. Le jour où il le voudra, il sera mis sur la voie de la liberté. Restant inattentif à l'âme inconquérable, il a trop longtemps prêté l'oreille au froid pessimisme ses conseillers le convaincant qu'il « est poussière. »
 

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Normal? Paranormal? -  La Pensée positive...
NIL - 16/12/2000 10h04 HNE (#75 de 75)
Jacques Fortier

Au sujet de la non-violence.

Autobiographie d'un YOGI. par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji.
©1946, 490 pages. {page 435}

« Est-il possible de multiplier les exceptions pour en faire des règles? L'homme doit-il être une brute d'abord, avant d'être un homme, éventuellement? »

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Normal? Paranormal? -  La Pensée positive...
NIL - 16/12/2000 10h28 HNE (#76 de 76)
Jacques Fortier

De la Force Spirituelle.

Autobiographie d'un YOGI. par Paramhansa Yogananda, Éditions Kriya Yoga de Babaji. ©1946, 490 pages {extrait des pages 435 et 436}

«  Cette question fut un jour posée à Charles P. Steinmetz, le grand ingénieur électricien, par M. Roger W. Babson: « Quelle voie en recherche amènera le plus grand développement durant les 50 prochaines années? » « Je crois que la plus grande découverte se fera dans les domaines spirituels, » répondit Steinmetz. « Voilà une force dont l'histoire nous enseigne qu'elle a été le plus grand pouvoir dans le développement de l'homme. Cependant nous ne nous sommes presque pas attardés à jouer avec elle et ne l'avons jamais étudiée sérieusement comme nous l'avons fait avec les forces physiques. Un jour les gens apprendront que les choses matérielles n'apportent pas le bonheur et sont peu utiles pour rendre les hommes et les femmes créatifs et puissants. Les scientifiques du monde tourneront alors leurs laboratoires vers l'étude de Dieu, de la prière et des forces spirituelles qui n'ont presque pas été effleurées. Lorsque ce jour viendra, le monde verra plus de progrès en une génération qu'il en a vu durant les 4 dernières. »

« Les américains se souviendront peut-être avec fierté de l'expérience réussie de non-violence de William Penn lorsqu'au 17e siècle, il a fondé sa colonie en Pennsylvanie. Il n'y avait « pas de forts, pas de soldats, ni milice, même pas d'armes. » Au milieu des guerres savages de territoire et des boucheries entre les nouveaux arrivants et les indiens Peaux Rouges, seul les Quakers de Pennsylvanie n'étaient pas molestés. « Les autres étaient abattus; les autres étaient massacrés; mais eux étaient saufs. Aucune femme n'a été attaquée, pas un seul enfant Quaker n'a été abattu, pas un seul homme Quaker n'a été torturé. » Quand les Quakers furent finalement forcés d'abandonner le gouvernement de l'état, « La guerre éclata, et quelques pennsylvaniens furent tués. Toutefois il n'y eut que 3 Quakers de tués, 3 qui avaient trompé leur foi en transportant des armes pour se défendre. »

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