" VSD : le retour "
http://www.finart.be/UfocomHq/VSD2000.htm
Même si cet été 2000 ne semble
pas vouloir rester dans les anales, sauf en matière de météorologie,
tout se passe comme s'il
souhaitait laisser une trace en termes de médiatisation
du phénomène ovni. Pas moins de trois publications sur le
sujet en
quelques semaines ; un " Scientific American
", dont nous reparlerons plus tard, un " Science et Vie " titrant " sommes-nous
seuls dans l'univers ? ", et le hors série
VSD, piloté par Bernard Thouanel, celui-la même qui réussit
le joli coup de faire publier
le rapport COMETA [http://www.finart.be/ufocomhq/cometa01.htm]
dans un hors série VSD en date de 1999.
Inutile de dire que le hors série 2000
de ce magazine était, dès lors, très attendu. Trop
peut-être...
Un contenu d'intérêt inégal...
Que trouve-t-on dans ce numéro de 65 pages,
tiré sur papier glacé ? Tout d'abord, et cette partie est
originale, une revue des
sites à vocation " ufologique " sur la
toile mondiale. Bien sûr, il ne s'agit que d'une sélection
- donc un choix forcément
subjectif - dans lequel on retrouve plusieurs
valeurs sûres, tels les sites du CUFOS, du SETI, du MUFON... Et de
Ufocom !
Cette courte présentation de sites est
accompagnée de brèves d'intérêt, comme celles
en provenance du ministère de la défense
Taiwanais et des forces de police de East St
Louis, dans l'Illinois.
En réalité, ce hors série
nous propose une série d’enquêtes et d’analyse de cas ayant
eu pour théâtre l'Amérique du Sud, et
plus précisément le Chili. On y
trouvera les descriptions d'un air miss (terme qui désigne un éloignement
trop faible entre
aéronefs, conduisant à une situation
potentiellement dangereuse pour la navigation) entre un avion de ligne
et un ovni dans la
région de Puerto Montt, et d'une poursuite
entre un autre ovni et un chasseur bombardier F5-E des forces armées
chiliennes.
Ces témoignages sont assez " classiques
" : une cible non identifiable (soit très lumineuse, soit très
floue) dont le déplacement
semble un défi à nos conceptions
aéronautiques... De même, plus loin, sous la rubrique " COMETA
: les suites du rapport ", le
lecteur pourra relire une présentation
de l'affaire de San Carlos de Barriloche. Mais déception à
Ufocom, cette dernière
enquête n’apporte rien de neuf au dossier
que nous avons présenté voilà plusieurs années
sur notre site.
Au chapitre déception toujours, nous devons
aussi inscrire l’entrefilet signé Jean-Jacques Vélasco traitant
de la conférence
" ovnis " du salon FIDAE 2000. Rien de nouveau
n'est ici révélé par l'ufologue officiel français.
Mais devions-nous nous
attendre à autre chose ?
¿Como se dice SEPRA aqui?
Figurent aussi dans ce hors série essentiellement consacré
à l’Amérique du Sud, une enquête
intéressante. Elle concerne le comité d’études de
phénomènes aériens anormaux chilien (CEFAA),
installé à Santiago. Le Chili s’est doté d’un comité
à vocation technique, qui a pour but de rassembler
les témoignages, de les filtrer pour ne garder que ceux émanant
de sources sérieuses, à de fins
d’analyses techniques. Le général Bermudez, responsable de
ce service, et deux scientifiques qui en
dépendent présentent leur fonctionnement et, brièvement,
leurs résultats. Soixante-dix-neuf cas ont été
analysés : 6 cas sérieux restent non élucidés.
Le CEFAA fonctionne d’ailleurs avec des spécialistes
scientifiques de tous les domaines. Ainsi, les témoins sont entendus
par un psychologue...
Ce service ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ? Nous si. Le défunt
GEPAN avait certainement, à
sa création, les mêmes hautes visées
que le CEFAA. Le temps passant, des conflits de personnes se faisant jour,
le GEPAN
est devenu SEPRA, avec les moyens que l’on sait,
et les résultats - disons très mitigés - qui ont été
produits. Il faudrait à ce
sujet, et avant que le SEPRA ne finisse par disparaître
(il ne subsiste plus que J.-J. Vélasco dans le service, selon le
Général
D. Letty) que nous obtenions des éclaircissements
sur le fonctionnement de ce service, dont on ne sait pas s'il est officiellement
ou officieusement chargé des analyses
des dossiers ovnis. Hors l’étude des rentrées atmosphériques,
qui semblent avoir une
fâcheuse tendance à ne pas se produire
là où on les attendait, quelles sont réellement les
missions du SEPRA ? La question
est posée : toutes les réponses
sont bienvenues...
Propulsion exotique
En bon expert en aéronautique qu’il est,
M. Thouanel s’intéresse aux problèmes technologiques qu’induit
le phénomène ovni
– s’il est effectivement causé par des
engins volants, ce qui est très possible mais pas formellement démontré.
A ce sujet, deux articles du hors série développent des hypothèses sur des modes de propulsions possibles.
Le premier, sous la plume de Jean Plantier, ancien
colonel de l’armée de l’air, est intitulé " Comment vole
un ovni ". L’auteur
utilise un raisonnement à rebours pour
expliquer des cas déjà présentés plusieurs
fois. L’ovni utiliserait une mystérieuse " force
cosmique " pour se propulser ce qui induirait
certains comportements caractéristiques. On peut y trouver un certain
intérêt mais
cela reste hautement spéculatif. (L’excellent
site du Grepi reproduit l’intégralité de l’article initial
du colonel Plantier
[http://www.ovni.ch/archives/plantier.htm].)
Pour en savoir plus sur les moyens de propulsion
exotique, mieux vaut alors se retourner vers le
second article, rédigé par Jean-Pierre
Petit, traitant de MagnétoHydroDynamique (MHD).
L’auteur reste d’ailleurs prudent en nous délivrant
son message. Il n’est fait nul part référence
aux ovnis, sauf brièvement dans la bibliographie.
(On conseillera au lecteur intéressé la visite du
non moins excellent site de Jean-Pierre Petit,
où ce sujet, et bien d’autres tout aussi
passionnants, sont développés [http://www.jp-petit.com].)
Ici encore, on notera l’ancienneté de ces
études : 1953 pour la première, 1976 pour la seconde. Ceci
est très révélateur : si la
revue ne peut nous communiquer d’études
plus récentes sur le sujet ovni, c’est, sans doute, qu’il n’y en
a pas de disponible. De
fait, une grande partie de la communauté
scientifique se désintéresse du sujet et le reste – nous
sommes bien placés pour le
savoir – doit observer un " silence radio " strict
s’il veut protéger sa carrière professionnelle. Cet
ostracisme latent est
éminemment regrettable car il ne va pas
aider à la compréhension du phénomène…
Quand, en matière d’ovnis, on évoque
la possibilité d’engins pilotés, l’hypothèse que les
" pilotes " soient d’origine
extraterrestre n’est jamais bien loin. Cette
hypothèse est extrêmement controversée et VSD a choisi
de ne pas entrer dans la
polémique. Le journal a préféré
nous parler d’une autre traque des extraterrestres : le programme SETI.
Bernard Thouanel a
recueilli les propos de l’astronome Frank D.
Drake qui est l’un des fondateurs du SETI. M. Drake nous fait part notamment
des projets du SETI institute. Par ailleurs,
pour lui, les ovnis ne sont que " soit un phénomène naturel
mal interprété, soit des
farces d’adolescents ". Nous laisserons au professeur
Drake la responsabilité de ces propos. (Pour en savoir plus sur
le SETI
et SETI@home [http://www.finart.be/UfocomHq/seticed.html]
et [http://setiathome.free.fr/].)
Trois dossiers qui valent le détour !
Au chapitre des satisfactions, nous inscrirons
trois chapitres d’intérêt du hors série VSD. Le premier
(sans jugement de valeur)
consiste en une enquête détaillée
sur les témoignages de pilotes civils et militaires ayant été
confrontés au phénomène ovni. Il est
signé de Dominique Weinstein, officier
de police en exercice, et d'un spécialiste de ces rencontres aériennes
(voir
http://www.project1947.com/).
Nous avons tous en tête le cas du Commandant Dubocq
[http://www.finart.be/ufocomhq/interview_duboc.htm],
pilote d’un vol Air France Nice Londres, et son récit sur sa
" rencontre " avec un phénomène
aérien non identifié... Là, VSD va plus loin, et fait
" assez fort " en ne nous relatant pas moins
de 11 rapports " qui dérangent ". Certains
cas sont peut être explicables par des phénomènes météo
ou des objets volants
connus. Dans d’autres, il y a des discordances
entre écho radar et contact visuel (comme dans le cas de l’Airbus
d’Air
France). Notre seul regret est que l'essentiel
des cas traités dans l'article datent des années 50… Quoi
qu’il en soit, à
l’évidence, bon nombre de ces observations
ont résisté in fine à l’analyse...
Le pavé dans la mare... fait des vagues de l’autre coté de l’Atlantique
Toujours sans jugement de valeur, le deuxième
dossier remarquable s’intitule " USA, les ovnis et la sécurité
nationale ". Il traite
en partie des retombées du dossier COMETA
outre-atlantique, dossier qui semble avoir été lu par un
nombre certains
d’acteurs concernés par le phénomène
ovni. L’article de VSD est rédigé par Leslie Kean, journaliste
américaine freelance
basée à San Francisco, auteur d’un
fort intéressant article pour le Boston Globe, voila un mois et
demi
[http://www.paradigmclock.com/Kean_Boston_Globe_Focus5-21.htm].
Dans sa contribution à VSD, L. Kean n’y
va pas avec le dos de la cuillère. Elle cite Edgar Mitchell, un
des héros de l’espace
américain, membre de la mission Apollo
14, qui ne cesse de réclamer des éclaircissements au gouvernement
et au Congrès
américain : " Cela fait maintenant des
années que des gens épluchent des dossiers et mènent
l’enquête " dit-il. " Les preuves
sont là, il ne manque plus que le tampon
officiel ". Le plus remarquable parait être, cependant, l’arrivée
à l’avant-scène d’un
personnage clef, le commandant de réserve
William H. Miller, un agent de liaison du pentagone très lié
au problème ovni.
Celui-ci affirme : " Il est temps de dire les
choses comme elles sont ; certains responsables gouvernementaux haut placés
s’intéressent de près à
ce sujet ". Ce genre de propos peut étonner dans la bouche d’un
officier supérieur, surtout lorsque l’on
connaît l’obligation de réserve
et, disons-le tel quel, la censure qui lui est imposée sur ce sujet
(voir notre réaction au dossier
COTEMA à [http://www.finart.be/ufocomhq/cometa02.htm]).
S’il ne s’agit pas d’une amorce de manœuvre de
désinformation, on ne peut alors qu’être d’accord avec Leslie
Kean pour
constater que cette simple déclaration
pourrait causer de gros soucis au Commandant W.H. Miller. Et pourtant,
l’intérêt de
personnalités comme Bill Clinton ne peut
être nié. N’est-ce pas ce bon président qui a demandé
à Webster Hubble, avocat
général du ministère de
la justice (en délicatesse avec la justice de son pays par ailleurs)
d’enquêter sur le sujet, sans résultat
apparent semble-t-il...
COMETA... toujours là !
Enfin, last but not least, l’interview du Général Denis Letty,
mérite une lecture attentive. Signée
Bernard Thouanel, on peut y lire l’historique personnel du Général
Letty, son parcours comme l’on
dit, qui l’a amené à s’intéresser aux phénomènes
ovnis. Le document est plaisant car il permet de se
faire une idée de la façon dont un cadre supérieur
militaire peut être amené à s'intéresser à
un sujet
aussi controversé.
La seconde partie de l’interview est cependant plus captivante. On y apprend
que l’intérêt du
Général Letty provient d’une rencontre avec, je cite, " une
personnalité plus calée que [lui] dans ce
domaine ". On aurait bien aimé savoir qui a, directement ou indirectement,
réussi à soulever cet
intérêt. Est-ce un de ces messieurs " bons offices "
[http://www.finart.be/ufocomhq/cometa_corr03.htm]
qui gravitaient dans la mouvance soucoupiste
de l’époque ? Et cette " personnalité
" a-t-elle été entendue ou a-t-elle contribué à
la préparation du rapport COMETA ? Par
delà, encore une fois de l’anecdote, et
compte tenu du poids que prend ce dossier, il aurait été
bon que la liste des
contributeurs - de tous les contributeurs - eût
été publiée, surtout lorsque l’on réclame à
d’autres la transparence... Certains
" proches " du COMETA, que Ufocom a identifiés
par un coup de chance comme il n’en arrive que dans les romans, ne
semblent pas avoir toujours joué un rôle
moteur en matière d’ufologie, particulièrement lorsqu’il
s'est agit de soutenir des
recherches de pointe en matière de propulsion
exotique...
Retour de balancier, réflexion lentement
mûrie ou nécessité devant une " concurrence extérieure
", le COMETA, par la voie du
Général Letty, reconnaît
maintenant la qualité des travaux menés par Jean-Pierre Petit,
financés par le Ministère de la
Recherche. Quant on connaît les difficultés
qu’a rencontrées Petit, et celles qu’il rencontre encore pour exposer
ses travaux de
cosmologie (pourtant sans rapport direct avec
l’ufolologie) dans des conférences internationales, on se prend
à sourire de façon
un peu crispée au propos.
Restent deux citations d’importance. A la question
" Parlez-nous des réactions au rapport COMETA ", le général
Letty répond
" Toutes les personnes qui l’on lut l’on trouvé
intéressant, très intéressant... Mais actuellement,
des décisions officielles sont
encore en cours ". Cela suggère que ce
rapport - bien qu’officieux - pourrait avoir des conséquences officielles...
D’autant qu’à
la question " Que pensez-vous du silence des
autorités américaines sur le phénomène ", le
général Letty répond : Il est gênant.
Nous souhaiterions qu’elles communiquent davantage
sur ce qu’elles savent " (sous-entendu avec le gouvernement français,
selon M. Algrin, porte-parole du COMETA).
Ceci est donc fort louable. Mais demandons-nous
quand même ce dont bénéficiera le citoyen moyen. A
nouveau, nous ne
pouvons que faire état de notre scepticisme
en face à l’éventuelle publication de ces données.
Mais qui sait ? Les années 2000, et le 21ème siècle, ne sont plus les années 40… La suite au prochain numéro ?
De VSD ?
UFOCOM août 2000
Yves (conseiller général)
Alain (coordinateur ADV)
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